Cinéma à Rambouillet : l'interminable attente

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Façade rue du Général-de-Gaulle du projet 2020 abandonné, puis repris en 2023.

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Façade arrière, rue d'Angiviller.

HISTORIQUE de la situation.

En 2010, le cinéma Vox appartenait à la ville de Rambouillet mis en gestion par l’exploitant « les vrais instants de l’image ».

En 2017, la mairie achète les murs du cinéma et le fonds de commerce est vendu à la société d’exploitation C2L. 

En 2019, la Ville de Rambouillet vend les murs et le terrain du cinéma Vox à la SNCR (Société Nouvelle des Cinémas de Rambouillet) d’une superficie d’environ 1 120 m² qui va cependant à l'encontre du projet initial (la ville, propriétaire du foncier, prenant en charge la construction et l’exploitant l’aménagement du fonds de commerce devenant ainsi locataire).

La ville a demandé, à ce que soit inscrit dans la promesse de vente, que le bien sera dévolu à l’activité de cinéma sur une période de vingt ans, correspondant à la durée des prêts.

L’acquéreur prend l'engagement de construire dans un délai de quatre ans à compter de ce jour (démolition et reconstruction) d'un nouveau complexe cinématographique (5 salles). Il déclare vouloir garder le label Art et essai obtenu chaque année par le travail régulier de l'équipe des Vrais instants de l’image (gestionnaire du cinéma jusqu'en 2017 après 29 années d'activités).

Il s'oblige à justifier, au plus tard dans les trois mois suivant l'expiration du délai de quatre ans, ou de la prorogation éventuelle dont il aurait pu bénéficier, de l'exécution des travaux et de la destination des locaux construits.

Octobre 2020 : démolition.

Année 2021 : La société SNCR se désengage du projet.

Février 2022 : rien n’a bougé.

Comment la ville peut garantir aujourd'hui qu'un promoteur ne va pas construire un immeuble (maintenant que les terrains ne lui appartiennent plus ?).

Dans ses déclaration du début de l'année, la mairie se dit attentive à cette situation et suivre les évolutions mais doute de la viabilité d'un cinéma. Cependant, nous nous félicitons que, face à l'interrogation de nombreux habitants, la mairie déclare en février 2022 vouloir un cinéma et suivre le dossier. D'autant plus que des subventions prévues lors l'ancien projet sont toujours en attente.

Devant de nombreuses interventions d'habitants, début mars, la mairie donne des informations : l'acquéreur des terrains vendus par la mairie ayant déclaré forfait sur le futur cinéma. La mairie portera donc le projet en centre ville. Pour ceci, elle attend les analyses du Centre national du cinéma CNC) et de la Direction des affaires culturelles. Gérard Larcher a décidé d'aider la mairie en contactant la Banque des territoires pour obtenir une aide.
La mairie rachèterait donc le foncier qu'elle avait vendu deux ans auparavant.

Lors du conseil municipal du 13 avril 2022, la mairie a déclaré qu'après avoir pris conseils auprès de la Direction régionale des affaires culturelles pour un accompagnement, du Centre national du cinéma (CNC), du cabinet conseil Ciné-conseil. L’opportunité et la viabilité du projet sont donc en cours d’analyse. La Municipalité se dit attentive aux préconisations qui lui seront faites et envisagera alors, des évolutions pour le projet. Consciente de l’intérêt de proposer une offre cinématographique dans la ville et l’état financier de la ville étant favorable, la Municipalité envisage d’apporter une aide financière à la reconstruction du cinéma en lieu et place du précédent.

En décembre 2022 et mars 2023 la mairie a déclaré que le propriétaire du terrain de l'ancien cinéma ne leur répondait pas.

Offre transitoire d'un cinéma à la Lanterne

En attendant, la Mairie a étudié une possibilité transitoire pour des projections à La Lanterne sur la petite salle de 120 places qui demande des aménagements pour répondre aux normes habituelles des salles de cinéma (il en résultera une centaine de places disponibles). Le matériel (166 000 €) sera acheté par la ville.
Cette offre partielle, qui ne devra pas déstabiliser la cohérence de la programmation des spectacles du pôle culturel, est conditionnée à la validation du CNC.
Le projet (300 000 €) se fera avec une société privée, Megarama, et portera autour de 4 séances par jour (mercredi, vendredi, samedi et dimanche) sauf en juin.

Ouverture en mars 2023. Prix de l'entrée 8 € (tarif réduit de 6 €) ou 5,5 € avec une carte 10 places valable un an.

Bientôt UN CINÉMA POUR DE VRAI ?

29 JUIN 2023 : la Mairie dépose le permis de construire et officialise le commencement des travaux du nouveau cinéma en ville pour janvier 2024 afin d'ouvrir au printemps 2025.
La S.A.R.L l’Ermitage, dont la propriétaire est Judith Reynaud, gère un groupement de cinémas indépendants privés (cinémas de Chartres-Fontainebleau-Nemours), a racheté la S.N.C.R pour reprendre le projet de cinéma à l’identique (5 salles et 595 fauteuils + une salle de réunion qui pourra accueillir le ciné-club de Rambouillet) et en assurer l’exploitation. Il se nommera Cinéparadis qui vise un objectif de fréquentation de plus de 150 000 entrées. La société s'engage à obtenir le classement Art et Essai avec une programmation diversifiée et tous publics, y compris scolaires, et des animations spécifiques (soirées-dé-bats, ciné-goûters, etc.). Un partenariat avec le Ciné-club sera également mis en place.
La mairie participera au projet par une subvention aux travaux d'un million d'euros sur deux ans (2023 et 2024) sur les 5,8 millions du projet. La Région participera à hauteur de 500 000 € et 500 000 € par le Centre national du cinéma. Une convention établissant des obligations sera signée entre la mairie et le prestataire.

Novembre  : la Mairie annonce que les travaux commenceront dans le premier semestre 2024.

FÉVRIER 2024 : la Mairie précise que des éléments sont encore à préciser avant le lancement du chantier. Notamment les droits de passage entre les rues du Général-de-Gaulle et d'Angiviller à travers la copropriété. Pour être en accord avec le futur PLU, il s'agit de s'accorder sur la hauteur du bâtiment qui dépassera les 13 m autorisés ».

Avril : d'après les derniers bruits de couloir, les travaux pourraient commencer durant le deuxième semestre 2024 pour se terminer fin 2025.

Mai : la propriétaire du cinéma des enfants du Paradis à Chartres souhaite commencer les travaux en septembre. Actuellement elle fait les consultations des entreprises et espère avoir des réponses qui entrent dans son budget. Mais que fera-t-elle si ces consultations ne sont pas positives ?

3 juillet : annonce du lancement des travaux fin septembre pour une ouverture début 2026. Un projet modificatif a été déposé en mai.  Rappelons que la ville participe à hauteur d’un million d'euros au financement sur un budget de 6,5 millions d'euros. La Région et le Centre national du cinéma aident au financement, à hauteur de 500 000 euros chacun.
Cinéma qui sera « une alternative au multiplexe, tout l’inverse d’un cinéma uniquement commercial, proposant aussi bien des blockbusters que du cinéma art et Essai et même des films distribués à seulement 50 copies traitant de sujets pointus sur la diversité, la philosophie ou la santé par exemple » selon la directrice. Un cinéma ouvert aux écoles et aux familles avec une salle d’animation qui participera à l’animation culturelle du centre-ville de Rambouillet.
Sur deux étages, les habitants pourront découvrir des films dans des salles différentes de 70 places (Premium) à 189 places (son enveloppant). Le tarif sera plafonné à 10,10 €.

Pour s'adapter aux besoins et usages de la population, le Cinéparadis sera ouvert 7 jours par semaine et 365 jours par an. Il proposera plusieurs séances dans la journée et en soirée.

Des animations spécifiques seront aussi programmées régulièrement comme des soirées-débats et ciné-goûters sans oublier le retour du ciné-club, pour l'instant accueilli à La Lanterne.

11 septembre : le service urbanisme délivre le permis de construire modifié du bâtiment de 3 étages.

Novembre 2024 : le permis de construire modificatif a été purgé de tout recours.

Décembre 2024 : le projet a été confié à un cabinet d’architectes et la propriétaire vient de signer le marché pour le gros œuvre et la charpente du nouveau bâtiment, confié à la société Besnard et Chauvin-Marichez, située à Coignières.

JANVIER 2025 : livraison du clos couvert (isolé de l’eau et de l’air) à la mi-novembre. Ensuite, le second œuvre - tout ce qui concerne l’aménagement intérieur du cinéma - pourra commencer pour une ouverture envisagée au printemps 2026.

Le cinéma sera composé d’un sous-sol et de trois étages avec cinq salles : une de 187 place avec un écran de 13 mètres, les autres de 141 places, 120, 75  et une salle premium de 70 places (alliant innovations techniques, confort et immersion visuelle) avec une ambiance plus intimiste et des fauteuils à inclinaison. Au dernier étage du bâtiment seront installés les locaux techniques avec notamment les pompes à chaleur. Par ailleurs, une pièce sera dédiée aux animations, où des goûters d’anniversaire seront proposés pour les enfants. Des ateliers et des animations pourront s’y dérouler. Six personnes seront recrutées.

La construction* du Ciné Paradis est chiffrée à environ 7 millions d’euros, dont 1 million d’euros investi par la mairie de Rambouillet, 500 000 € par la Région Île-de-France, 500 000 € par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), un prêt de 3,5 millions d’euros et 1,5 millions sur les fonds propres de la propriétaire.

Des partenariats seront passés avec la Comédie Française, l'Opéra et le Metropolitan Opera de New York. La direction du cinéma sera aussi ouverte aux propositions des associations pour des films débats.

*Elle se fera sur des sables de Fontainebleau dont les grains ont été analysés sans cohésion, aussi, pour les fondations, il faudra ajouter des pieux.

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L'ancien cinéma Vox situé rue du Général-de-Gaulle depuis 1944, en remplacement de l'Excelsior construit en 1913.

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Depuis octobre 2021, le trou béant de l'ancien cinéma Vox, est en attente d'une  renaissance.
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