URBANISME

La prise en compte des enjeux écologiques dans l’aménagement des territoires devrait être obligatoire. En effet, la perte et la fragmentation des habitats naturels sont désormais reconnues comme le principal facteur de l’effondrement de la biodiversité. L’étalement urbain et l’intensification des usages des sols ont en outre des effets négatifs en termes climatique, social et économique.

D'autre part, il  ne s'agit pas que de techniques de construction écologique, de bilan carbone et de réglementations thermiques, ni d'un simple verdissement de nos "cadres de vie". Même s'il est essentiel qu'architectes et ingénieurs réduisent l'impact écologique des constructions et que les urbaniste et paysagistes réalisent des berceaux de nature en ville, quel serait le sens de leurs efforts s’ils ne s'articulent pas aussi avec une réduction de la masse des constructions et des destructions.

Avant de présenter des projets établis par des sociétés de conseils, Impliquons nous ensemble, acteurs issus de la démocratie élective et participative, pour agir à la transformation de nos territoires de vie, tant en termes de méthodes que de valeurs et d'actions.

 

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L’étalement urbain est la progression des surfaces urbanisées а la périphérie des villes. Cela concerne l'habitat, en grande partie des maisons individuelles.

Enfin ce type d'habitat effectue une forte pression sur l'environnement. Terres arables, bois… sont ainsi occupés par un étalement urbain croissant, surtout depuis la fin du xxe siècle. Les mesures, nombreuses, le confirment. Ce type d'occupation de l'espace péri-urbain génère ainsi non seulement l'artificialisation des sols mais nécessite aussi, l'extension et l'entretien des voies et des réseaux : eaux et assainissement, gaz, électricité, cвble Ethernet, éclairage public. La crise environnementale et la nécessité de réponses rapides, motive, а ce propos, de nombreuses recherches.

Mettons véritablement en œuvre le Code de l'urbanisme qui, dès son article 2, fixe huit objectifs pour les communes : l'équilibre, la qualité, la diversité, la sécurité salubrité, la prévention, la protection, la lutte contre le changement climatique et l'inclusivité". Faisons-le ensemble, coopérons pour nous inciter à une implication active sur le partage des ressources, des liens, des lieux et des savoirs, portés par des communautés responsables, en capacité de retrouver, d'évaluer et d'imaginer des communs.

Faisons de la crise l'aubaine d'une régénération. Ne nous contentons plus de dire "il faudrait" et décidons de chercher les voies de nouvelles manières d'habiter et de construire nos territoires.

Habitats participatifs

Un projet est composé d'espaces privatifs et d'espaces partagés : tous les habitants participent à son élaboration. La particularité de cette forme d'habitat est que tous les cohabitants participent à la copropriété. L'habitat participatif véhicule de nombreuses valeurs éthiques, sociales et environnementales.

Quelques idées quant au contenu du cahier des charges

  • gestion écologique des eaux grises, avec phyto-épuration sur le site ;
  • gestion collection de la chaîne des eaux de pluie, avec des bassins d'infiltration, des mares, des réservoirs et cuves ;
  • circulations perméables ;
  • végétation adaptée au lieu (haies champêtres, si possible productives...) ;
  • prévoir un espace destiné à un maraîcher dont la production serait avant tout consommée localement (amap ou autre) ;
  • limiter la surface des jardins individuels, au profit d'espaces de loisir partagés, éventuellement semi-publics ;
  • bâtiment commun, avec partage de quelques installations et machines ;
  • génération d'énergie, soit en collectif, soit individuellement ;
  • contraintes de construction incluant les normes BBC (ou du passif), la récupération des eaux de pluie, l'utilisation de végétaux non invasifs, etc ;
  • favoriser l'auto-construction en mutualisant certaines tâches ou travaux (travaux de fondation).

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Il faudrait s'inspirer des expériences existantes et concevoir en petit comité un projet susceptible de séduire les mairies, les futurs habitants, les médias. L'idéal serait aussi de négocier des prix de foncier relativement faibles, afin de permettre à des familles aux revenus modestes de s'y installer. On peut arriver à trouver le bon équilibre entre contraintes et liberté, entre exemplarité écologique et agrément, entre qualité et économie.

Accéder au logement par une autre voie que l’habitat social ou le parc privé, voilà l’ambition de l’habitat participatif. Souvent qualifiée de « troisième voie », cette alternative permet de se regrouper pour réaliser ensemble une opération immobilière. Le projet est composé d’espaces privatifs et d’espaces partagés : tous les habitants participent à son élaboration. La particularité de cette forme d’habitat est que tous les cohabitants participent à la copropriété.

Des organismes HLM ont accompagné des projets d’habitat participatif pionniers qui ont su, à la fois, répondre aux attentes des locataires ou de personnes intéressées par des projets d’accession sociale pour expérimenter « l’habiter ensemble » et aussi, permis d’initier de nouvelles formes de parcours résidentiels. Ils ont su également accompagner et structurer les projets d’habitat participatif des collectivités locales dans la diversité des contextes locaux.

L’habitat participatif véhicule de nombreuses valeurs éthiques, sociales et environnementales. Les projets se développent autour d’une volonté commune de réduire son empreinte écologique. Dès leur conception, les habitants accordent une importance particulière aux performances énergétiques des bâtiments, mais aussi aux méthodes de construction (choix des matériaux locaux, réduction des gravats, etc.). Consommation, gestion des déchets, modes de déplacements : les modes de vie dans l’habitat participatif sont entièrement repensés dans une dynamique de développement durable. La loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), promulguée en mars 2014, promeut les formes d’habitat alternatives et pose un cadre juridique à l’habitat participatif. Les habitants souhaitant se regrouper autour d’un projet de logement collectif voient leurs démarches simplifiées et sécurisées.

Allemagne, Suisse, Norvège : pionniers de l’habitat participatif
Si l’habitat participatif émerge en France, il est déjà très développé en Allemagne, en Suisse ou en Norvège.
En Suisse, on estime à 5 % le parc immobilier construit sur ce mode, soit 130 000 logements.
En Norvège, les chiffres tournent autour de 15 % du parc. La palme revenant à Oslo avec ses 40 % de son parc ou à Tübingen en Allemagne où plus de 80 % des logements neufs sont construits en habitat participatif.

Autre source d’information
Monter un habitat groupé | Mouvement Colibris

Habitat participatif : « TINTAMARE » à La Verrière

Voir ce beau projet Tintamare !

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